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Winter Camp Festival: “Pointu, indépendant, chaleureux”

L'édition 2015 de l'un des meilleurs festivals français approchant (avec Bill Ryder-Jones, Wiullis Earl Beal...), nous avons voulu en apprendre un peu plus auprès de l'un de ses créateurs, Guillaume Benfeghoul.
16/09/2015 / Nico Prat

Guillaume Benfeghoul: “Concernant nous sommes deux à la programmation avec Cyril Bahsief, et derrière, Marie Favre qui est le grand manitou, et une super équipe à la presse et communication: Helene et Pauline de la Cadence, Jeremy Spellanzon et Virginie. C'est pas mal par passion qu'on fait cet évènement et on doit beaucoup à l'implication de cette équipe. Tourneur ou producteur le reste de l'année, pour la programmation, c'est bien d'être à deux ça permet de s'engueuler, prendre du recul. Nous allons à la pèche aux nouveautés mais allons aussi chercher le groupe culte qui n'est pas revenu récemment pour faire une programmation un peu différente. Notre travail va du repérage, faire les offres, négocier jusqu’à la confirmation, tout ça en essayant d'avoir un tout cohérent dans la globalité”.


Peux-tu me dire quelles étaient les ambitions du festival au tout début ? C'était quoi l'idée ?

 


“L'ambition première du festival, c’est faire d'un concert en club un évènement, attirer les gens dans des salles de petite capacité pour découvrir ou redécouvrir des groupes. Nous tenons à cette contrainte de "relatives" petites salles, on aime les murs qui suintent. Plus largement, l’idée est de se faire plaisir, donner leur chance à de jeunes artistes, faire des cartes blanches et créations uniques, le tout de façon chaleureuse, entre nous”.


Et en 2015, vous vouliez faire les choses différemment, voir plus loin ?


“Pas aller plus loin en terme de programmation ou de salle mais on va aller plus loin sur l'univers qui entoure le festival: débats, films, showcases acoustiques gratuits. Créer des moments de vie au delà des concerts”.


Si tu devais définir l'identité du festival ?


“Pointu, indépendant, chaleureux”.


Vous venez de dévoiler les premiers noms. c'est qui You've Got Flowers In Your Ears ?


“C'est une création unique. On peut réunir plein d'artistes qu'on adore grace à un curator de luxe: Gaspar Claus. L'idée c'est de bousculer les codes, Gaspar a pas mal trainé dans des soirées soundsystem et trouvait dommage de l'apparenter toujours au dub, au reggae. Donc il a voulu réunir des artistes d'univers très variés pour apporter une oeuvre unique à travers le soundsystem. Un façon aussi d'imaginer le format concert de façon différente. Le soundsystem sera au centre, pas de partie public, pas de scène: une réappropriation de l'espace et du rapport à l'artiste”.

 

Photo: Guillaume Benfeghoul


Comment se fait le choix des artistes ? Selon vos goûts persos ?


“Avant tout oui, les goûts artistiques, parfois humain, ça peut être un plus. Le coup de coeur, l'opportunité, les affinités avec certains tourneurs évidemment. Mais on n’a pas d'idée préconçue, on ne connait pas la finalité”.


Qui aimerais-tu absolument avoir, mais que tu n'as pas encore réussi à programmer ?


“De mon coté Sufjan Stevens mais ce n’est pas gagné. Et pour Cyril: Sigur Rós en création. Fantasmagorique et impossible”.


C'est lourd à porter comme projet, économiquement ? Créer un festival, c'est souvent casse-gueule, surtout en ce moment


“Oui ça c'est sûr, notamment dû à la contrainte des petites salles, on n’a pas 20 000 tickets pour amortir et on est rapidement au max. Comme  on est sur pas mal d'artistes découvertes, on met le paquet sur la com’ et les médias en plus. Non le jeu est d'aller fouiner à droite à gauche avec différents partenaires”.

 


Vous voulez grandir, ou rester dans une optique de découvertes et de salles à taille humaine ?


“Multiplier les projets, peut être à d'autres périodes mais le festival restera sur ce format et on veut se restreindre à certaines jauges c'est sûr. L'idée est, si on arrive à avoir un artiste vraiment connu, de lui proposer un format ou une opportunité "différente" plutôt que d'aller taper de plus grosses salles”.


Meilleur et pire souvenir du festival jusqu'à présent ?


“Meilleur: Jason lytle et la chorale d'enfant. Culte, unique, beau. Le pire: les début avec une organisation en DIY à chopper du backline à droite à gauche dans Paris, on a du faire quinze fois le tour pour qu'au final il ne serve pas”.

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