Rock En Seine 2015: Kasabian, Libertines, Chemical Brothers, Tame Impala... Mais le festival du Domaine de Saint Cloud, c'est bien plus que de grands noms. La preuve avec cinq découvertes, cinq noms à retenir, et à voir sur scène fin août.
magazine / interview
Les 5 chansons de ma vie: Archipel
Quelles sont les cinq chansons de votre vie ?
"C’est souvent compliqué d’expliquer rationnellement pourquoi un morceau nous touche plus qu’un autre. La plupart de nos réponses abordent l’aspect très temporel de la musique et des émotions. Une certaine mélodie, un certain grain vont marquer une période de notre vie, nous rappelant des villes, des paysages, des images et des visages. Nous nous connaissons depuis longtemps, et le temps passé à écouter et découvrir ensemble la musique de tous ces artistes marque assez précisément les différents ponts dans l’évolution de notre projet. Ces morceaux sont gravés dans notre mémoire collective et ont naturellement façonné ce qu’est aujourd’hui Archipel".
Benjamin : Bjork "Who is it"
"Je ne m’arrête jamais de la chanter, de l'écouter et de l'entendre partout... Et tous les remixs sont excellents".
Charlotte : Kate Bush "Running up that hill (a deal with god)"
"Je suis très admirative de Kate Bush sans non plus me retrouver dans la posture de La fan. Cette chanson est très complexe et entraînante. Aussi on ressent un crescendo, une montée, plus le morceau avance, pour arriver à une apogée de voix baroques et vertigineuses. L’instrumental est très tonique, pop et même un peu disco de mon point de vue, le rythme est haletant et la voix très décomplexée, émotionnelle. C'est un morceau qui me rappelle L'Ecosse, un pays très accueillant et rude à la fois, son paysage comme son héritage et ses habitants. Les paroles de la chanson sont tellement puissantes : "If I only could I make a deal with god, and I get up to swap our places, be running up that hill, be running up that road, be running up that building, with no problem". C'est la chanson qui m'a le plus inspiré au cours de ces dernières années. Je l’ai même chanté dans une performance en montant les marches des 3 étages de l'école des Beaux arts de Bordeaux lorsque j'étais encore étudiante. C'est un morceau assez difficile à interpréter et encore plus en courant dans les escaliers, j'ai donc fini le morceau à bout de souffle. C'est une chanson qui mène à l'ascension mais non sans effort et douleur. Ce n'est pas un morceau, c'est une pièce!"
Driss : Caribou "Hannibal"
"J'ai toujours été un grand fan de Caribou, et cela depuis le début, du temps de son premier projet Manitoba. Ce morceau pour moi c'est la période où je travaillais au Canada à Montréal, les trajets en métro, les matins d’été… Quand Swim est sorti, ce morceau a tout de suite été mon préféré, bien plus que le tube Sun. Il représente pour moi toute une époque, et restera indémodable".
Gerard : Ryuichi sakamoto "Merry Christmas Mr Lawrence"
"J’ai découvert Sakamoto via Yellow Magic Orchestra, un groupe japonais des 70’s (qui existe toujours !). Sakamoto a joué toutes les mélodies principales et fait les vocoders, mais il a aussi écrit beaucoup de leurs succès... Il a également écrit, à mon avis la chanson la plus parfaite de tous les temps. Non seulement elle me rappelle la plus belle performance que j’ai vu dans ma vie (Sakamoto au Piano au Queens Hall à Edinburgh, 2009) mais aussi mon temps passé au sud de Glasgow. J’ai acheté à cette époque un piano et c’est le premier morceau que j’ai appris à jouer".
Amaury : Animal Collective "No More Running"
"No More running says my mind - All this movement has just proved your kisses hard to find". C'est l'avant dernier morceau de l'album "Merriweather Post Pavilion" d'Animal Collective. Quand il est sorti c'était impossible de décrocher, je l'écoutais plusieurs fois par jour. Je l'ai d'ailleurs beaucoup écouté sur la route entre chez moi et l'Ile d'Oléron, je m'arrangeais toujours pour que "No more Running" soit la chanson qui arrive lors de la traversée du Pont. Elle durait exactement le temps qu'il fallait. La nuit le pont est éclairé du dessous par des lumières bleues, ça donne aux flots une dimension surréaliste qui colle parfaitement à l'esthétique très onirique de ce morceau. J'aime beaucoup la récurrence des thèmes dans la musique d'Animal Collective, dans cette track tu peux vraiment sentir l'osmose et la connivence qu'ils ont atteint à expérimenter et jouer ensemble pendant 10 ans. Ils ont vraiment touché quelque chose de fou dans cet album ; c'est un peu mon Pet Sounds en quelque sorte".