Rock En Seine 2015: Kasabian, Libertines, Chemical Brothers, Tame Impala... Mais le festival du Domaine de Saint Cloud, c'est bien plus que de grands noms. La preuve avec cinq découvertes, cinq noms à retenir, et à voir sur scène fin août.
magazine / clash
Au début, ça fera : “Tsan Tsan tsan tsan tsan bing bing cling tsan tsan tsan tsan tsan bing bing cling"
Il s’appelle Gargoigne Berkin, en tout cas c'est le nom qu'il se donne. Il est l'auteur d'un livre à part, étrange et drôle, au sein duquel se rencontrent stars du passé et du présent, acteurs et musiciens.
29/05/2015 /
Nico Prat
On ne sait pas vraiment comme le présenter, quoi dire sur lui. Il est Gargoigne Berkin, il a vécu des décennies folles, parlé avec tout le monde. Rencontré quantité de musiciens. Son livre, "Ces soirées-là", est la première sortie des Editions Du Motel. Nous voulions vous en parler, nous voulions vous donner envie de vous plonger dans ce bien étrange univers qu'est la plume de ce garçon. Morceaux choisis.
dimanche 23 janvier 1972
« Au début, ça fera : “Tsan Tsan tsan tsan tsan bing bing cling tsan tsan tsan tsan tsan bing bing cling.” Puis ça accélérera : “Ram tam tam ram tam tam ram tam tam tam tam.” La fin sera plus calme : “Tralalalalalala taratata tsoin tsoin.” » Par bonheur, les compositions de György Ligeti étaient plus réussies que l’aperçu qu’il en donnait a cappella.
Pouet pouet
Mercredi 25 janvier 1984
Je le trouvais talentueux. Lui me respectait. Il finit par me rappeler, début 1984. « Allô,
Gargoigne, ici George Michael. - Cher George… - Gargoigne, sachez que votre idée du saxo, elle est au poil, je la garde. » Je ne fus malheureusement jamais crédité – et après tout qu’importe ? - sur Careless Whisper.
Praying for time
Jeudi 17 février 2011
Le refrain de sa chanson Révolution de jasmin arriva : « Et le Maghreb se lève/Pour la liberté partagée par tous/La vie comme dans un rêve/ Pouvoir discuter autour d’un couscous. » Pour ne pas l’agresser trop frontalement, je me contentai de conseiller à Didier Barbelivien de se passer des rimes en « -ous ».
L'engagement
dimanche 21 février 1988
« Tu mises tout sur Ange de Ripaille. Ils l’ont affûté et c’est le bottom-weight. Il apprécie les pistes assouplies. Je lui fais confiance, ainsi qu’à Saga Dream qui n’a trouvé ces derniers temps que Marendidino pour lui barrer la route du succès à ce niveau. » Il n’y a pas à dire, question Tiercé, Lou Reed assurait.
Mutuel et urbain
dimanche 26 février 1978
Elle se mit au piano et entonna : « La digue du cul sur la route de Nantes, la digue du cul sur la route de Nantes. » Le public, loin d’être surpris, la suivit : « De Nantes à Montaigu la digue, la digue, de Nantes à Montaigu la digue du cul ! » Lors de son dernier Olympia, la communion entre Barbara et sa « plus belle histoire d’amour » fut totale.
Paillard
jeudi 7 juillet 1994
Berlin. Nous discutons, mais je le sens inattentif, ailleurs, comme envoûté par No limits de 2 Unlimited qui passe à la radio. Soudain, il me coupe et, en me regardant, me lance un : « Ski Ba Bop », sorti de nulle part. Loin d’être surpris, je lui réponds par un : « Ba Dop Bop », chantant. Il sourit. Il sait qu’il tient un truc. Sous mes yeux, la courte carrière de Scatman John vient de débuter.
Ski Ba Bop Ba Dop Bop
jeudi 23 juillet 1998
J’imagine bien que cela peut surprendre, mais je vous assure qu’à cette époque, au-dessus de son bureau, à côté de l’affiche du film Tequila Sunrise, Jay-Z avait accroché la fameuse photo qui réunit Brel, Brassens et Ferré.
Baroque
samedi 15 août 1970
L’affiche faisait envie. 2 jours de musique et de liberté, pensais-je. Malheureusement, elle se tordit les ligaments croisés du genou dès notre sortie du bus. Je l’accompagnai à l’hôpital, où nous passâmes le reste du séjour. Je lui devais bien ça. Bref, le Festival de Woodstock restera toujours associé dans ma mémoire à Alice Sapritch.
Les occasions manquées
mercredi 22 septembre 2004
« Dégueulasse. - Abject. - Infâme. - Ignoble. - Infect. - Répugnant. - Révoltant. - Dégoûtant. - À se demander si ce n’est pas dangereux pour la santé. » Lorsqu’on leur fit goûter la nourriture servie aux Restaurants du coeur, les membres de la troupe des Enfoirés tombèrent tous d’accord, prouvant une fois de plus leur belle unité.
Consensus dur
mercredi 2 novembre 1994
« Les cinq chansons que j’emporterais avec moi sur une île déserte ? Everybody Needs Somebody des Blues Brothers, We Will Rock You de Queen, Raspoutine de Boney M, You Can Leave Your Hat On de Joe Cocker et Staying Alive des Bee Gees. » Face à un tel choix, je m’interrogeai : pour David Lynch, le groupe nominal « île déserte » était-il synonyme du mot « torture » ?
Guantanamo
